Né en 1960, Brillante Mendoza incarne à lui seul le renouveau du cinéma philippin qu’il a maintes fois représenté dans les plus grands festivals internationaux au cours de cette dernière décennie pendant laquelle il a tourné jusqu’à trois longs métrages par an. Il a été révélé par son premier film, Masahista (2005), Léopard d’or au festival de Locarno, et compte à son actif une vingtaine de réalisations parmi lesquelles John John et Tirador (2007), couronné à Berlin et à Marrakech, Serbis (2008), Kinatay (2009), Prix de la mise en scène à Cannes et à Sitges, Lola (2009), primé à Fribourg, Captive et Sinapupunan (2012), récompensé à la Mostra de Venise, Taklub (2015) et Ma’ Rosa (2016), qui a valu à Jaclyn Jose le Prix d'interprétation féminine à Cannes.
Dans quelles circonstances Serbis
a-t-il été tourné ?
Brillante Mendoza Comme c’est le cas pour chacun de mes films, Serbis a été tourné dans les conditions habituelles qui caractérisent
la production cinématographique dans les pays émergents, à la fois sur le plan
financier et par de nombreux autres aspects. Cette fois, il y avait cependant
une grande différence : Serbis est
le premier de mes films à avoir été coproduit avec un producteur étranger, en
l’occurrence Didier Costet de la société française Swift Productions. Et puis,
bien sûr, nous avons obtenu le soutien du Fonds du cinéma asiatique qui dépend
du festival international du film de Pusan, en Corée, et du Forum de
financement de film de Hong Kong (HAF). La phase de pré-production du film a pris
un certain temps. Les recherches destinées à réunir les différents éléments
dont se compose l’histoire se sont prolongées pendant plus de deux ans, alors
que l’écriture du script proprement dite n’a nécessité que cinq jours de la
part du scénariste Armando Lao, qui occupe également le poste de conseiller
artistique sur tous mes films. Le casting de Serbis a connu des changements multiples et incessants jusqu’à la
veille du premier jour de tournage. Nous avons organisé plusieurs auditions destinées
à la fois aux acteurs professionnels et aux amateurs. Il s’est avéré
particulièrement difficile de choisir les actrices les plus “justes” pour tenir
les quatre principaux rôles féminins : la matriarche interprétée par Gina
Pareño, sa fille entre deux âges, Nayda, jouée par Jaclyn Jose, la petite amie,
qu’incarne la relativement nouvelle venue Mercedes Cabral, et la sœur cadette,
Jewel, incarnée par une débutante, Roxanne Jordan. Le film a été tourné
intégralement en décors naturels, en l’espace de douze jours, à Angeles, une ville située dans la province de Pampanga. La post-production a été
réalisée aux Philippines par la société Optima pendant plus d’un mois. L’essentiel
du marketing de Serbis a été confié à
la société Fortissimo Films qui gère les ventes internationales du film.
À quelles principales difficultés avez-vous dû faire face ?
En ce qui me concerne, la
difficulté était principalement d’ordre financier, mais elle était aussi liée
aux conditions problématiques dans lesquelles s’est déroulée la post-production.
Quelle conception vous faites-vous de votre fonction de
réalisateur ?
Aujourd’hui, il est assez
difficile de n’être que réalisateur ou que producteur, au sein d’un contexte
économique aussi compétitif que le nôtre, car tout le monde est concerné. Cumuler
les fonctions de réalisateur et de producteur est à la fois une bénédiction et
un calvaire, selon la situation. J’ai la responsabilité de quantité de choses
au fil de l’ensemble du processus de production. Le plus souvent, non seulement
je dois me préoccuper des problèmes d’argent et de l’ensemble du processus de
création, mais également de quand, où et comment mon film pourra être montré.
Et de savoir s’il rapportera de l’argent ou se contentera de rentrer dans ses
frais. Que faire si tel n’est pas le cas ? C’est pourquoi j’ai besoin de
me sentir vraiment inspiré quand je travaille. Je dois impérativement être
inspiré par mon sujet, par mes acteurs et par tous les autres paramètres afin
d’être véritablement en mesure de m’exprimer à travers ma création.
Bande annonce de Serbis (2008)
Quel est le moment de la production qui vous plaît le plus ?
J’aime l’ensemble du
processus, de la préparation au tournage proprement dit et à la post-production,
car je m’investis personnellement à chaque étape. C’est également moi qui
prends les décisions finales liées au casting, notamment en ce qui concerne les
interprètes des rôles principaux. Mais c’est le tournage proprement dit qui me
donne vraiment des montées d’adrénaline, car c’est à ce moment que l’esprit
créatif est en mesure de faire ou de défaire le moindre élément.
Quelle est votre place exacte au sein du cinéma philippin ?
Si l’on considère la
tradition cinématographique de mon pays, je me trouve dans une situation pour
le moins étrange. Je suis à la fois intégré dans le système et en marge de son
fonctionnement. J’ai débuté en tant que directeur artistique et décorateur pour
le compte de quelques grosses productions “commerciales” dans les années 80, ce
qui m’a permis de m’intégrer dans le système en place. Pourtant, après avoir
gagné une ou deux récompenses dans ce domaine, je me suis tourné vers la
publicité, car cette activité correspondait davantage à ce que j’avais appris
au cours de mes études, ce qui a contribué à me valoir une réputation de
“franc-tireur” au sein de l’industrie cinématographique. J’ai tenu le rôle de chef
décorateur sur d’innombrables spots publicitaires pendant une douzaine d’années,
avant de revenir au cinéma, mais cette fois en tant que réalisateur. J’ai
débuté en 2005 avec Masahista et
obtenu la même année le Léopard d’or dans la catégorie vidéo au
cinquante-huitième festival international du film de Locarno. La suite, comme
on dit, appartient à l’histoire. Avec le déclin de l’industrie
cinématographique aux Philippines -il y a seulement quelques années, on y
produisait trois cents films par an, ce qui constituait sans doute la deuxième
production la plus importante du monde en volume, alors qu’il n’y en a plus
qu’une cinquantaine aujourd’hui-, on a assisté à l’émergence d’un “cinéma
indépendant”, composé dans sa grande majorité de films tournés en numérique. Pour
l’essentiel, je n’ai plus aucun rapport avec les instances du cinéma commercial
dominant. Et même au sein de ce qu’on a coutume d’appeler le cinéma
“indépendant”, je ne me sens vraiment proche d’aucun de mes collègues.. Pour
être tout à fait franc, je travaille en toute indépendance sur chacun des films
que je réalise. À l’exception, évidemment, de John John, qui a été produit par l’intermédiaire de la société de
production Seiko Films.
Bande annonce de Captive (2012)
Quelle importance accordez-vous à la technique ?
La technique est créée,
imitée ou recréée et c’est le plus souvent elle qui caractérise l’œuvre d’un
réalisateur. Ou même le ou la cinéaste en question. Mais il y a quelque chose
de plus important que la technique qui définit vraiment un film ou son
réalisateur. J’ai la chance que les miens trouvent leur public à travers leur langage.
Je ne tourne jamais un film en pensant à un public en particulier. Je me
contente de faire ceux que j’ai envie de faire. C’est tout.
Quels sont vos projets ?
Mon prochain film sera tiré
d’un scénario maintes fois remanié qui s’inspire lui-même d’un sujet ancien intitulé
Baril na Ginto, déjà porté à l’écran
par Efren Reyes en 1964. Pour l’essentiel, je le réaliserai dans le même cadre
de production, avec toujours Didier Costet de Swift Productions. Ce film coûtera
plus cher, dans la mesure où nous devrons tourner dans une région boisée ou
montagneuse et devrons donc nous adapter aux éléments que nécessite cette
histoire. Il y est question de la quête fondamentale de l’homme pour faire
fortune et de ses conséquences sur les chasseurs et sur leur proie. Mais, comme
toujours, ma préoccupation principale, pour l’heure, concerne son financement. J’espère
que la sélection officielle de Serbis
à Cannes engendrera un déclic et contribuera à faciliter le montage de ce
nouveau projet. Baril na Ginto décrit
un univers très différent de celui de mes autres films. Il sera tourné selon un
“tempo poétique” et dans un esprit de “réalisme magique”, en fonction de ce que
nécessite cette histoire. Cette fois, j’aborderai le surnaturel et cette idée
m’excite particulièrement. J’ai par ailleurs un autre projet intitulé Katay (Chop-chop), une comédie policière
qui se déroule dans le monde de l’automobile, un univers qui n’est comparable à
aucun autre. Comme le dit le pitch, « il n’y a qu’aux Philippines… ».
Propos recueillis par
Jean-Philippe Guerand
en mai 2008
Bande annonce de Taklub (2015)
Dans son dernier opus à ce jour,
Ma’ Rosa, Brillante Mendoza s’attache au sort d’une
famille de commerçants arrêtée brusquement pour trafic de stupéfiants. Un huis
clos oppressant tourné dans un véritable commissariat et inspiré d’une histoire
authentique qu’a confiée au réalisateur l’un de ses protagonistes. Le cinéaste
y réunit une nouvelle fois deux de ses interprètes fétiches, Julio Diaz et
Jaclyn Jose, cette dernière ayant obtenu le Prix d’interprétation féminine à
Cannes pour ce rôle de mère courage prête à tout pour sauver sa tribu prise au
piège.
Faut-il lire dans le titre de votre nouveau film, Ma’ Rosa, une allusion à la figure de la Mater Dolorosa ?
Brillante Mendoza On peut le lire comme ça… mais c’est involontaire. En fait, le titre
initial du film était Trade Off
[littéralement Compromis], mais le distributeur a jugé qu’il était plus
cohérent de se concentrer sur le personnage principal : la mère. À la fois
pour des raisons de cohérence par rapport au sujet et de marketing pour le
marché international. “Ma” est le mot familier par lequel les Philippins
désignent leur maman.
Avez-vous pensé pendant longtemps à ce projet ?
B. M.
J’ai commencé à y réfléchir il y a cinq ans. Tout a débuté lorsque j’ai rencontré
l’un des protagonistes de cette histoire, un membre de cette famille de
commerçants arrêtée pour s’être livrée au trafic de drogue. Je lui ai demandé
de me raconter son expérience et c’est lui qui m’a mis en rapport avec les
autres membres de sa famille.
De quelle manière avez-vous utilisé ces interviews ?
B. M.
J’ai utilisé ces enregistrements pour reconstituer l’expérience qu’ils ont
vécue. En me lançant dans ce projet, j’avais absolument besoin d’un référent
solide. En interrogeant les différents membres de la famille, j’ai obtenu la
plupart des réponses aux questions que je me posais, à travers les diverses
épreuves qu’ils ont traversées et les raisons pour lesquelles ils se sont
lancés dans le trafic de stupéfiants.
Comme souvent dans vos films, la famille constitue le noyau central de Ma’ Rosa. Quelle est la particularité de
celle-ci au sein de la société philippine ?
B. M.
Comme souvent, lorsque j’ai commencé à m’intéresser à ce sujet, j’ignorais sous
quel angle j’allais bien pouvoir l’aborder. Mes questions aux différents
protagonistes concernaient avant tout sur leurs activités quotidiennes, le
trafic de drogue et la corruption. Ce n’est qu’au moment de juxtaposer les
différents éléments et de recouper les témoignages de mes interlocuteurs qu’il
m’est apparu que c’était la famille proprement dite qui se trouvait au cœur de
cette histoire, à travers les multiples facettes de la moralité, c’est-à-dire
ce qui est bien et ce qui est mal. Ça me donnait un autre point de vue par
rapport à la société.
Pourquoi ne portez-vous aucun jugement moral sur vos
personnages. ?
B. M.
En tant que cinéaste, il est fondamental de ne jamais s’ériger en tant que
juge. Nous n’en savons pas plus sur la vie que les autres et n’avons aucune
légitimité à nous placer au-dessus de la mêlée. Nous sommes juste des
raconteurs d’histoires. Et, pour moi, le récit consiste à dépeindre des
situations avec autant de réalisme que possible, tout en m’efforçant
d’humaniser au maximum les protagonistes. Il n’est pas question de les sublimer
ou de les accabler. Ce ne sont pas des êtres parfaits, mais plutôt des gens
comme les autres auxquels il arrive parfois de commettre des erreurs. C’est au
public qu’il appartient d’éprouver de l’empathie vis à vis d’eux ou de les
juger. En tant que scénariste et réalisateur, mon rôle consiste juste à les
rendre le plus humains possible.
Le choix de Jaclyn Jose pour interpréter le rôle titre de Ma’ Rosa s’est-il avéré déterminant dans
votre décision de vous concentrer en priorité à ce film ?
B. M.
Pas du tout. En fait, je n’ai jamais d’acteurs en tête lorsque j’écris un
scénario. Je me concentre en priorité sur l’histoire que j’ai envie de
raconter. Les comédiens n’interviennent que dans un second temps. En fait, si
vous lisiez mon scénario, vous constateriez qu’il ne comporte que très peu
d’indications sur le caractère des personnages. Par ailleurs, je ne donne
jamais l’intégralité du script à mes interprètes, mais uniquement ce qui
concerne chacun d’entre eux. Je me contente de leur raconter l’histoire et de
leur exposer les situations, car je ne veux pas qu’ils en sachent trop et que
ça en vienne à perturber leur spontanéité. Mais, attention, ça ne signifie pas
que je ne dispose pas pour autant d’un scénario en bonne et due forme… ne
serait-ce que pour rassurer les investisseurs et fournir des indications
précises à l’équipe technique.
Avez-vous procédé également de la sorte avec Isabelle Huppert sur le
tournage de Captive ?
B. M.
Je lui ai exposé ma méthode avant le tournage et elle a regardé mes films. Sur
le coup, j’ai senti que ça la perturbait un peu, mais elle a joué le jeu car on
en avait beaucoup parlé au préalable. Dès la fin de la première journée de
tournage, elle avait compris qu’elle pouvait me faire confiance.
Que vous apporte cette méthode de travail ?
B. M.
Travailler à l’instinct permet d’obtenir davantage de naturel et de
spontanéité. En contre-partie, ça me contraint à respecter autant que possible
la chronologie en établissant le plan de travail. Mais, bizarrement, les
acteurs ne posent aucune question et peuvent se concentrer ainsi intégralement
sur l’aspect émotionnel de leur rôle. En contre-partie, je leur fournis aussi des
informations qui ne figurent pas toujours dans le script, notamment sur le
passé et les motivations de leur personnage.
Y a-t-il des cinéastes qui vous aient particulièrement influencé dans
cette démarche ?
B. M.
Quand j’étais enfant, je voyais beaucoup de films commerciaux hollywoodiens,
mais les cinémas des Philippines ne proposaient aucune autre alternative
véritable et il n’y avait pas encore Internet. Nous n’avions donc aucun accès
au cinéma d’auteur ni aux classiques du passé, a fortiori étrangers.
Dans ce contexte, comment donc avez-vous fait votre éducation
cinéphilique ?
B. M.
Quand je n’étais encore qu’un spectateur parmi les autres, je me disais
inconsciemment que ça viendrait naturellement si je me consacrais moi-même au
cinéma, même si je n’ai jamais envisagé sérieusement cette éventualité qui ne
constituait encore qu’un rêve lointain et inaccessible. La seule chose dont
j’étais vraiment persuadé, c’est que je n’avais aucune envie de reproduire le
modèle de cinéma auquel j’étais confronté.
Est-ce à dire que votre conception personnelle du cinéma est partie de
rien ?
B. M.
Absolument. À l’époque, je me disais que si l’on m’accordait un jour les moyens
de réaliser un film, je m’efforcerais de le rendre aussi réaliste que possible,
de façon à ce qu’il soit parfaitement crédible. C’était ma seule conviction
véritable. Parce quand je voyais un film, il m’arrivait rarement de croire
totalement à l’histoire qui m’était racontée.
Est-ce pour cette raison que votre style se rapproche autant du
documentaire que vous avez récemment abordé avec Taklub ?
B. M.
L’essence de mon cinéma est fondamentalement voisine de celle du documentaire,
notamment sur le plan visuel. J’aime raconter des histoires trouvent leur
inspiration dans la vie de tous les jours. Du coup, je me concentre en priorité
sur leur réalisme, plutôt que d’appliquer les préceptes narratifs et
esthétiques en cours dans le cinéma traditionnel.
Pourquoi vous a-t-il fallu cinq ans pour mener à bien Ma’ Rosa ?
B. M.
Mon problème principal consistait en fait à trouver le producteur ad’hoc. Quand
on travaille sur ce type de film, il faut choisir les personnes les mieux à
même de vous comprendre et de vous soutenir. L’essentiel consiste à se trouver
sur la même longueur d’onde, ce qui n’est pas toujours une évidence, loin de
là. La plupart des producteurs philippins réagissent avant tout en termes de
rentabilité. Je l’accepte bien volontiers, mais ça ne doit en aucun cas
constituer le critère prioritaire à mes yeux. Sinon c’est la porte ouverte à
tous les compromis, ce que je refuse.
Envisageriez-vous d’aller tourner dans un autre pays que le vôtre,
sachant qu’il existe des communautés philippines dans de nombreux territoires ?
B. M.
Ce n’est pas impossible, mais ça serait compliqué, dans la mesure où la plupart
de mes films sont conditionnés étroitement par leur environnement. Dans tous
les cas, j’aurais besoin de me familiariser préalablement avec le pays dans
lequel je tournerais. Je viens d’ailleurs de terminer un court métrage de
fiction que je suis allé tourner au Japon sur la situation des travailleurs
philippins sans papiers renvoyés dans leur pays natal. Son titre, Shiniuma, signifie à la fois cheval mort et inutile, car le personnage principal travaille au contact de ces
animaux qu’il redoute et est traité comme un moins que rien. Mais je n’ai
réussi à tourner ce film que parce que je disposais d’une équipe et d’acteurs
philippins.
Modifiez encore beaucoup de choses au moment du montage ?
B. M.
Oui, toujours. La durée même du film peut s’en trouver modifiée profondément.
Il n’y a qu’au moment où je suis dans la salle de montage que je suis à même de
prendre ces décisions, car je ne me fie alors qu’à mon ressenti. Dès lors, tout
est question d’équilibre organique et de spontanéité.
Vous est-il arrivé de travailler simultanément sur plusieurs projets ?
B. M.
Il a pu m’arriver de collaborer en même temps avec différents scénaristes, mais
en aucun cas une fois que la production est lancée. En revanche, je tiens à
effectuer les recherches préalables avec eux et à être associé étroitement à
l’avancement de leur travail afin de pouvoir m’impliquer dans le projet dès le
début.
Travaillez-vous d’ores et déjà sur un nouveau projet ?
B. M.
J’ai beaucoup de projets, d’idées et de concepts. Tout dépendra désormais des
opportunités qui se présenteront. En général, c’est le financement qui s’avère
déterminant. Tout est affaire de rencontres.
Y a-t-il des cinéastes dont vous vous sentez particulièrement proche,
que ce soit aux Philippines ou ailleurs ?
B. M.
Il n’y en a pas vraiment, même si je connais et apprécie le travail des frères
Dardenne qu’il m’est arrivé de croiser dans des festivals et avec lesquels j’ai
eu l’occasion de pas mal bavarder.
Appréciez-vous de revoir vos films quand on vous consacre une
rétrospective, par exemple ?
B. M.
Je trouve l’expérience particulièrement instructive, parce qu’elle me permet de
mesurer le chemin parcouru et d’éviter de reproduire certaines erreurs. Le pire
critique à l’égard de mon œuvre, c’est moi. Mais, une fois qu’un film est
terminé, il fait désormais partie intégrante de ma vie et je suis bien obligé
de l’assumer en tant que tel, y compris avec ses défauts.
Propos recueillis par
Jean-Philippe Guerand
en décembre 2016
Commentaires
Enregistrer un commentaire