Avi Mograbi © DR
Le documentariste israélien Avi Mograbi est né en 1956. On lui doit entre autres Comment j’ai appris à surmonter ma peur et à aimer Ariel Sharon (1997), Happy Birthday Mr. Mograbi (1999), Août (avant l’explosion) (2002), qui a obtenu le Prix de la Paix au festival de Berlin, Pour un seul de mes deux yeux (2004), lauréat du Prix Amnesty International à Rotterdam, Z32 (2008), Retour à Beyrouth et Dans un jardin je suis entré (2012). Volontiers critique à l’égard de la politique israélienne, les films de ce cinéaste pacifiste se caractérisent à la fois par leur humour corrosif et un ton résolument polémique.
Avi Mograbi Il
est écrit dessus « Break Down the Wall », c’est-à-dire « Abattez
le mur ». Mes collaborateurs et moi le porterons lors de la montée des
marches du palais des festivals de Cannes de Pour un seul de mes deux yeux,
afin de marquer notre désapprobation contre cette frontière artificielle qui
coupe en deux l’état d’Israël.
Comment êtes-vous
venu au cinéma ?
En fait, j’ai étudié l’art, mais je suis né dans une
famille de cinéma. Mon grand-père et son frère ont ouvert la première salle de
cinéma parlant de Tel Aviv en 1930. Par la suite, mon père a pris leur
succession et quand j’étais enfant, je visionnais les films avec lui quand il
les sélectionnait. En plus, en tant que fils d’exploitant, je disposais une
carte d’entrée permanente dans tous les cinémas qui me permettait de tout voir.
Pourtant, autant que je m’en souvienne, je n’ai jamais aimé les films pour
enfants, mais j’ai été durablement impressionné par La jetée de Chris Marker que j’ai découvert à quatorze ans et j’ai conservé
un souvenir mémorable… des Canons de
Navarone [rires].
Pourquoi réalisez-vous des documentaires plutôt que des films de fiction ?
Mon premier court métrage était une fiction. Je suis venu ensuite au documentaire par mon implication politique et sociale.
Bande annonce de Pour un seul de mes deux yeux (2004)
Pourquoi réalisez-vous des documentaires plutôt que des films de fiction ?
Mon premier court métrage était une fiction. Je suis venu ensuite au documentaire par mon implication politique et sociale.
Pourquoi avez-vous
choisi d’apparaître dans Pour un seul de
mes deux yeux ?
Je m’implique personnellement dans mes films depuis Comment j’ai appris à surmonter ma peur et à
aimer Ariel Sharon, en 1997. C’était le seul moyen, quand, deux semaines
avant la fin du tournage, j’ai réalisé que je ne pourrais pas suivre mon plan
initial car Ariel Sharon donnait de lui une image trop positive. Il a
d’ailleurs été élu sur son pouvoir de séduction en réussissant à faire oublier
son passé pour le moins controversé.
Le ton polémique de vos films vous pose-t-il des problèmes vis-à-vis de la censure ?
En Israël, il n’y a pas de censure… pour peu qu’on soit hébreu et juif. Je bénéficie même régulièrement d’aides de l’état et mes films sont diffusés normalement à la télévision.
Le ton polémique de vos films vous pose-t-il des problèmes vis-à-vis de la censure ?
En Israël, il n’y a pas de censure… pour peu qu’on soit hébreu et juif. Je bénéficie même régulièrement d’aides de l’état et mes films sont diffusés normalement à la télévision.
Propos recueillis
par
Jean-Philippe
Guerand
en mai 2005
Bande annonce de Dans un jardin je suis entré (2012)
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