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Articles

Affichage des articles du juillet, 2015

Pier Paolo Pasolini (1922-1975) par Ninetto Davoli

Pier Paolo Pasolini dans Les contes de Canterbury De L’évangile selon Saint-Matthieu (1964) à la Trilogie de la vie , qui regroupe Le décaméron (1971), Les Contes de Canterbury (1972) et Les mille et une nuits (1974), un éternel gamin à la tignasse brune et au sourire d’ange a illuminé le cinéma de Pier Paolo Pasolini. C’est cet éternel jeune homme, Ninetto Davoli, qui évoquait en juillet 2002 avec émotion le souvenir de l’artiste assassiné à cinquante-trois ans sur la plage d’Ostie, en novembre 1975. Une rencontre sentimentalo-artistique qui a marqué les plus belles années de sa vie. Ninetto Davoli (à droite) dans  Les contes de Canterbury Dans quelles circonstances avez-vous rencontré Pier Paolo Pasolini ? Ninetto Davoli Je l’ai rencontré en 1963. À l’époque j’étais apprenti-menuisier, mais ce jour là, j’avais décidé de ne pas aller travailler et je suis parti me promener avec des copains dans la banlieue de Rome. Dans le quartier d’Acqua Santa, nous ...

Mark Osborne : Le magicien qui a dessiné (plus qu’)un mouton

Mark Osborne © Dreamworks Le cinéma regarde depuis sa parution, en 1943, Le petit prince avec les yeux de Chimène. Après plusieurs adaptations plus décevantes les unes que les autres, le chef d’œuvre de Saint-Exupéry, publié initialement aux Etats-Unis pendant l'Occupation, a trouvé chez le réalisateur de Kung-Fu Panda, l'américain Mark Osborne, un artiste capable de transcender sa magie en la parant du nec plus ultra de la modernité : la 3D. Résultat : l’esprit originel a été sauvegardé et transposé dans un contexte résolument moderne. ©Paramount Pictures France En quoi Le petit prince est-il un projet atypique dans le paysage de l’animation française ? Mark Osborne Depuis le moment où j’ai commencé à essayer de résoudre cette énigme, à savoir comment adapter ce livre délicat au cinéma, cinq ans se sont écoulés, j’ai séjourné dans trois pays différents, travaillé avec 400 artistes et techniciens venus des quatre coins du monde, participé à ...

Pierre Étaix (1928-2016) : L’humour en héritage

Génie réduit au silence en raison de l'insuccès de ses films, mais surtout de l'audace de Pays de cocagne, documentaire corrosif sur la caravane du Tour de France perçu comme le reflet cruel de la France profonde, Pierre Étaix demeure un cinéaste unique qui a été bercé par les grands burlesques américains, avant d’accomplir ses premières armes dans l'ombre écrasante de Jacques Tati. L'édition DVD de ses principaux films était une occasion idéale de lui demander d'évoquer sa carrière. Pierre Etaix ©Jean-Philippe Guerand Que vous a apporté votre apprentissage avec Jacques Tati ? Pierre Étaix La première fois que je l’ai rencontré, je lui ai montré des dessins et il m’a dit : « Vous avez un sens de l’observation et un sens du gag. Est-ce que vous voulez travailler avec moi sur un scénario ? » Quand je lui ai répondu que je ne connaissais rien au cinéma, il m’a dit « Ça s’apprend en huit jours ! » ; ce qui est vrai, même si une vie...

René Féret (1945-2015) : La parole d'un humaniste

C’était à l’automne 2008 dans sa maison lumineuse de la Campagne à Paris, rue du Retrait, dans le vingtième arrondissement. René Féret venait de réaliser Comme une étoile dans la nuit, un film intimiste à sa façon, et s’attelait déjà à l'un de ses projets les plus ambitieux, Nannerl, la sœur de Mozart. Hommage à un cinéaste rare, à tous les sens du terme, disparu en avril 2015 à l’âge de soixante-neuf ans. René Féret ©  JML Distribution Comment est née l’idée de ce film ? René Féret. Je suis habitué à faire des films autobiographiques. Et même si j’ai évolué récemment, je continue à être davantage séduit par l’observation des autres que par l’invention d’une histoire. Là, il y a six ou sept ans, ma nièce a vécu cette histoire et j’ai d’abord été frappé par le côté odieux de ce qui lui est arrivé, puisqu’elle a perdu son compagnon, et en même temps, tout en restant assez loin de leur histoire, j’ai deviné à quel point elle était revêtue de dignité, d’am...