Christine Carrière ©Jean-Philippe Guerand
Une mère est le quatrième long métrage de la réalisatrice Christine Carrière. Il met aux prises une femme égarée et son fils pour le moins asocial. Rencontre avec une réalisatrice rare à tous les points de vue qui ne cesse d’explorer la complexité des rapports humains.
Pourquoi s’est-il écoulé huit ans entre Darling et Une mère, qui
sort le 24 juin ?
Entre-temps, j’ai travaillé
sur un autre projet qui s’est avéré impossible à monter : La décampeuse, l’histoire d’une mère de
famille qui quitte tout un beau jour sans raison. Je ne désespère pas de
pouvoir le monter un jour.
Comment se sont passées vos retrouvailles avec Mathilde Seigner, vingt ans
après Rosine ?
J’ai écrit le scénario d’Une mère en l’an 2000 et l’ai mis de
côté, mais avec Mathilde, on est reparties à zéro. Cette fois, elle incarne une
femme déchirée entre l’amour d’un homme et celui de son fils qui s’avère avoir
mal grandi, mais leurs engueulades traduisent surtout à mes yeux une énergie de
vie.
D’où vient votre intérêt pour les conflits familiaux ?
Quand j’étais à la Femis,
l’un des thèmes imposés était “Violence et passion”, mais j’ai toujours été
intéressée par l’adolescence. J’ai d’ailleurs été “pionne” et je suis fascinée
par la violence des enfants vis à vis de leur mère, notamment au sein des
familles mono-parentales, et j’ai été particulièrement impressionnée en voyant
le documentaire de Christophe Nick Chroniques
de la violence ordinaire. Je trouve qu’on en parle assez peu.
Comment définiriez-vous vos films ?
Je récuse en tout cas les
qualificatifs de “naturaliste” voire de “dardennesque” qu’on emploie souvent à
leur propos. Quant à la notion de film de femme, je la trouve agaçante.
Propos recueillis par
Jean-Philippe Guerand
en mai 2015
Commentaires
Enregistrer un commentaire