Accéder au contenu principal

Articles

“In the Land of Saints & Sinners” de Robert Lorenz

Film irlandais de Robert Lorenz (2022), avec Liam Neeson, Kerry Condon, Desmond Eastwood, Jack Gleeson, Ciarán Hinds, Colm Meaney, Sarah Greene, Niamh Cusack, Conor MacNeill, Seamus O’Hara, Valentine Olukoga, Mark O’Regan, Anne Brogan, Conor Hamill… 1h46. Mise en ligne sur Prime Video le 23 février 2024. Ciarán Hinds et  Liam Neeson L’homme tranquille Belfast, 1974. La guerre civile bat son plein en Irlande du Nord, avec son cortège de bavures et de victimes collatérales. Dans un village de carte postale, un enfant du pays est venu retrouver la sérénité après une vie dissolue dont il a beaucoup à se faire pardonner. Reste qu’il va devoir payer le prix fort pour effacer ces tâches maudites qui encombrent sa conscience et s’impliquer les armes à la main dans un combat qui n’est pas tout à fait le sien et dont les héros sont fatigués. L’occasion pour Liam Neeson de renouer avec sa terre natale dans un rôle qui rompt (un peu) avec les emplois de gros durs impénétrables avec une vengeance à

“L’empire” de Bruno Dumont

Film franco-germano-italo-belgo-portugais de Bruno Dumont (2023), avec Lyna Khoudri, Anamaria Vartolomei, Camille Cottin, Fabrice Luchini, Brandon Vlieghe, Julien Manier, Bernard Pruvost, Philippe Jore… 1h50. Sortie le 21 février 2024. Camille Cottin Une autre idée de la science-fiction Bien malin qui aurait pu prédire en découvrant La vie de Jésus (1996) l’itinéraire en lacets que parcourrait son auteur. Bruno Dumont ne fait jamais rien comme tout le monde et a érigé l’art de se contredire en doctrine esthétique. Au fil de ses premiers opus, il se façonne une carapace d’ascète à la Robert Bresson à grands renforts d’interprètes non professionnels et de surgissements esthétiques. Jusqu’au jour où il semble faire table rase du passé en recrutant des acteurs de renom qui acceptent de ne plus “jouer” comme ils en ont l’habitude et de les confronter à des partenaires recrutés par ses soins. Pour les déstabiliser encore un peu plus. Ses mini-séries P’tit Quinquin (2014) et Coincoin et les

“Universal Theory” de Timm Kröger

Die Theorie von Allem Film germano-austro-suisse de Timm Kröger (2023), avec Jan Bülow, Olivia Ross, Hanns Zischler, Gottfried Breitfuss, Philippe Graber, David Bennent, Ladina von Frisching, Imogen Kogge, Dirk Böhling, Peter Hottinger, Joey Zimmermann, Eva Maria Jost… 1h58. Sortie le 21 février 2024. Philippe Graber et David Bennent L’ivresse des cimes Un écrivain invité dans une émission de télévision révèle que son livre n’est pas un roman mais le récit d’événements qu’il a lui-même vécus en 1962, au cours d’un congrès de physique organisé dans un hôtel des Alpes suisses où il accompagnait son éminent tuteur. Avant de quitter brusquement le plateau, il interpelle une certaine Karin à qui il demande de se manifester pour accréditer ses dires. Prologue en couleur d’un film en noir et blanc qui évoque l’existence de mondes parallèles accessibles par des tunnels dans lesquels des scientifiques se réunissent pour assister à des phénomènes irrationnels, tandis qu’à l’extérieur la colère

“Le successeur” de Xavier Legrand

Film franco-canado-belge de Xavier Legrand (2023), avec Marc-André Grondin, Yves Jacques, Anne-Elisabeth Bossé, Blandine Bury, Louis Champagne, Vincent Leclerc… 1h52. Sortie le 21 février 2024. Marc-André Grondin Tuer le passé pour jouir de l’avenir Tout juste intronisé comme nouveau directeur artistique d’une grande maison de haute couture, Ellias doit se rendre au Québec où vient de mourir subitement son père avec qui il avait coupé les ponts depuis des années. Ce devoir de mémoire qu’il s’est juré d’accomplir sans affect va brutalement tourner au cauchemar quand il découvre un lourd secret dont le défunt n’a pas eu le temps d’effacer les traces. Au-delà d’accomplir un travail de deuil d’autant plus abstrait qu’il ne partage pas vraiment de souvenirs avec le défunt, cet homme promis au plus brillant avenir va se retrouver contraint d’errer seul dans un labyrinthe cauchemardesque. Ce film oppressant repose sur une rupture de ton comme le cinéma en ose peu. Le clinquant de la scène d’o

“Sleep” de Jason Yu

Jam Film sud-coréen de Jason Yu (2023), avec Jung Yu-mi, Lee Sun-kyun, Kim Kum-soon, Kim Kuk-hee, Lee Kyong-jin, Yoon Kyung-ho… 1h35. Sortie le 21 février 2024. Jung Yu-mi et Lee Sun-kyun Une histoire à dormir debout Qu’est-ce que la mise en scène ? La réponse se trouve pour une bonne part contenue dans ce film coréen qui réussit à nous bluffer à partir d’un argument réduit à sa plus simple expression, en s’appuyant sur un dérapage progressif de la normalité. Sleep s’appuie pour cela sur un jeune couple d’un conformisme à toute épreuve dont le mari sujet à des périodes de sommeil agitées se manifeste par des ronflements particulièrement sonores qui en viennent à perturber jusqu’à ses périodes de veille. Atteint de somnambulisme, l’homme commence à afficher des troubles du comportement qui font craindre à son épouse qu’il n’en vienne à commettre l’irréparable en attentant à la vie de leur nouveau-né. Au point que cette tragédie potentielle… l’empêche de dormir et qu’elle se tient aux

“Les derniers hommes” de David Œlhoffen

Film franco-belge de David Œlhoffen (2023), avec Guido Caprino, Nuno Lopes, Andrzej Chyra, Axel Granberger, Yann Goven, Felix Meyer, Teng Va, Arnaud Churin, Antonio Lopez, Wim Willaert, Francesco Casisa, Aurélien Caeyman, Maxence Perrin, Guillaume Verdier… 2h. Sortie le 21 février 2024. Andrzej Chyra Baroud d’honneur David Œlhoeffen a démontré depuis ses débuts son intérêt pour les histoires d’hommes un peu anachroniques en revisitant un cinéma de genre plutôt viril. Avec son quatrième long métrage, il aborde un registre délaissé par le cinéma français : le film de guerre, à travers une période méconnue de notre histoire : l’assaut lancé par les troupes japonaises contre l’armée française en Indochine en mars 1945, quatre mois tout juste avant les bombardements de Nagasaki et Hiroshima qui mettront un terme définitif à la Seconde Guerre mondiale. Derrière son titre qui évoque ostensiblement celui du livre posthume d’Albert Camus “Le dernier homme”, auteur qu’il a lui-même porté à l’écr