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Katy Jurado (1924-2002) : Le repos des guerriers

Katy Jurado © DR Diva oubliée du cinéma mexicain devenue une égérie immortelle du panthéon hispanique, Katy Jurado a réussi à mener sa barque hollywoodienne, en compagnie de partenaires aussi séduisants que Gary Cooper, Spencer Tracy et Marlon Brando.   La vengeance aux deux visages de et avec Marlon Brando (1961) © DR On prétend que les montagnes ne se rencontrent jamais. Il n’en est assurément pas de même des légendes. En dirigeant Katy Jurado dans Divine, l’évangile des merveilles , le cinéaste Arturo Ripstein a bouclé la boucle d’un demi-siècle de ce cinéma mexicain dont il est devenu le chef de file incontesté. Difficile toutefois de reconnaître en l’imposante matrone Mama Dorita qui règne sur une secte millénariste celle qui fut naguère l’une des figures de proue de son pays. Flash-back au début des années quarante. Fille d’une cantatrice et d’un riche propriétaire terrien dont la famille a été spoliée par la Révolution mexicaine, Maria Cristina Jurado Garcia

July Jung : Folie de femmes

July Jung © DR Née en 1980, la réalisatrice coréenne July Jung signe avec  A Girl at My Door son premier long métrage après deux courts : A Man Under the Influenza (2007) , qui s’est vu distingué au festival international de Pusan,  et A Dog Came into My Flash (2010). Elle a bénéficié pour ses débuts du parrainage prestigieux du réalisateur et ex-ministre de la Culture  Lee Chang Dong qui a produit son film, sélectionné au Festival de Cannes dans la section officielle Un Certain Regard. La rencontre d’une policière affectée dans un port de pêche avec une adolescente livrée à elle-même et victime de mauvais traitements. Un film primé à Stockholm. Dans quelles conditions A Girl at My Door a-t-il été tourné ? July Jung  Dès la première version du scénario et jusqu’à la dernière étape de la post-production, nous étions en petit groupe. En plus, comme il n’y a pas beaucoup de personnages dans le film, nous pouvions rester  la plupart du temps  en comp

Chloé Robichaud : Féminin singulier à la québécoise

Chloé Robichaud © Aramis Films Née en 1988, la réalisatrice québécoise Chloé Robichaud a signé avec  Sarah préfère la course un premier long métrage qui a fait le tour des festivals internationaux. Une aventure exemplaire du point de vue de cette cinéaste qui a réalisé auparavant cinq courts métrages : Regardless (2008), Au revoir Timothy (2009), Moi non plus et Nature morte (2010) et Chef de meute (2012). Elle a également signé Les best (2013), dans le cadre d’une carte blanche proposée par le festival du nouveau cinéma de Montréal, et a conçu avec Florence Gagnon une série télévisée intitulée Féminin/Féminin (2014). Son projet intitulé  Pays est toujours en gestation. Dans quel contexte technique et économique  Sarah préfère la course a-t-il été réalisé ? Chloé Robichaud Le film a bénéficié de l’appui financier de la Sodec et de Téléfilm Canada, dans le cadre de leurs fonds alloués aux films indépendants.  Sarah préfère la course  était donc un petit

Rintaro : Impressions Soleil levant

Rintaro © DR Pour les Occidentaux, Metropolis  est le titre d’un chef d’œuvre prophétique du cinéma muet réalisé par Fritz Lang en 1927. Pour les Japonais, Metropolis  évoque surtout un manga légendaire d’Osamu Tezuka, lui-même librement inspiré du chef d’œuvre expressionniste allemand. Il aura fallu près de quarante ans au réalisateur Rintaro (de son vrai nom Shigeyuki Hayashi)  pour porter enfin à l’écran cette bande dessinée légendaire avec l’aide du non moins fameux auteur d’ Akira (1988), Katsuhiro Ôtomo. Metropolis  (2001) est une nouvelle preuve magistrale de l’incroyable bouillonnement créatif qui agitait le petit monde du cinéma d’animation japonais en ce début de millénaire où l’Empire du Soleil levant devait faire face à des démons économiques qui n’étaient pas sans rappeler ceux de l’Allemagne des années vingt. Né en 1941, Rintaro est l’auteur de la série télévisée mythique Albator (1978-1979), mais aussi  de Galaxy Express 999 (1979), L’épée de Kamui (1985), Le

Dagur Kári : L’homme qui venait du froid

Dagur Kári  © DR Du cinéma islandais, on connaît surtout Baltasar Kormákur et la regrettée S ó lveig Anspach. Né en 1973 à Paris, leur compatriote Dagur Kári s’est fait remarquer avec son premier long métrage,  Noi l’albinos (2003), primé à quatre reprises au festival Premiers Plans d’Angers, puis Dark Horse (2005). Il a signé par la suite The Good Heart (2009) et F ú si (2015), qui a obtenu trois récompenses au festival de Tribeca. Les protagonistes de ses films sont généralement des paumés romantiques en décalage par rapport à la société et aux sentiments, à l’instar du grapheur de Dark Horse. Dans quelles conditions a été tourné Dark Horse  ? Dagur Kári Mon premier long métrage, Noi l’albinos s’était tourné dans des conditions extrêmement difficiles, en plein milieu de l’hiver au nord de l’Islande. C’est la raison pour laquelle, cette fois, je tenais à tourner pendant l’été. Malheureusement l’été 2004 s’est révélé être le pire été dont les gens se souviennent

Jean-Pierre Jeunet : Le maître des illusions

Jean-Pierre Jeunet en 2006 © Jean-Philippe Guerand    Né en 1953, Jean-Pierre Jeunet est un pur autodidacte qui a débuté en tandem avec Marc Caro. Ils ont signé ensemble les courts métrages L’évasion (1978) et Le bunker de la dernière rafale (1981), puis les longs Delicatessen (1991), qui lui a valu deux César, et La cité des enfants perdus (1995). Jeunet a par ailleurs réalisé tout seul les courts Le manège (1980), César du meilleur court métrage d’animation,  Pas de repos pour Billy Brakko (1984) et Foutaises (1989), triplement primé au festival de Clermont-Ferrand et  César du meilleur court métrage de fiction , ainsi que les longs Alien, la résurrection (1997), Un long dimanche de fiançailles (2004), Micmacs à tire-larigot (2009), L’extravagant voyage du jeune et prodigieux T.S. Spivet (2013) et le téléfilm américain Casanova (2015). Le scénario du Fabuleux destin d’Amélie Poulain  (2001) lui a valu un Bafta et une nomination à l'Oscar, partagés avec