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Affichage des articles associés au libellé Israël

“My Kid” de Nir Bergman

Here We Are Film israélo-italien de Nir Bergman (2020), avec Shai Avivi, Noam Imber, Smadi Wolfman, Efrat Ben-Zur, Sharon Zelivoksky, Uri Klauzner, Amir Feldman, Natalia Faust… 1h34. Sortie le 22 décembre 2021. Shai Avivi et Noam Imber Aaron a consacré une bonne partie de sa vie à élever son fils Uri, atteint d’autisme. Mais à l’aube de l’âge adulte, ce dernier doit être confié aux bons soins d’un institut spécialisé qui va le prendre en charge en l’aidant à franchir ce cap déterminant. La complicité entre le père et le fils va toutefois modifier la donne… De Nir Bergman, on connaît essentiellement en France le premier long métrage, Broken Wings (2002), et une série qui a engendré de multiples déclinaisons à travers le monde, “En thérapie”, dont l’adaptation française supervisée par Olivier Nakache et Éric Toledano. C’est dire combien notre homme est un fin psychologue, habile à surfer sur les problématiques les plus subtiles. Il en fournit une nouvelle démonstration éclatante avec M

“Gaza mon amour” de Tarzan et Arab Nasser

Film franco-germano-portugo-qataro-palestinien de Tarzan et Arab Nasser (2020), avec Salim Daw, Hiam Abbass, Maisa Abd Elhadi, Manal Awad, George Iskandar, Nabil Kawni… 1h28. Sortie le 6 octobre 2021. Hiam Abbass et  Salim Daw Derrière leurs prénoms pittoresques qui semblent vouloir s’affirmer comme des pseudonymes délibérément naïfs en évoquant un mythe du cinéma et une identité ethnique, Tarzan et Arab Nasser, de leurs vrais noms Ahmad et Mohammed Abou Nasser, cultivent une conception engagée du cinéma. Sans être à proprement parler un film politique, Gaza mon amour confirme et améliore les promesses de leur opus précédent, Dégradé, sélectionné par la Semaine de la critique à Cannes en 2015, dans lequel jouait déjà Hiam Abbass. La découverte par un pêcheur sexagénaire d’une statue antique du dieu Apollon dans ses filets va provoquer une sorte de réaction en chaîne parmi son entourage, en interférant dans ses relations intimes avec la couturière dont il est amoureux et qu’il s’apprê

“200 mètres” d’Ameen Nayfeh

200 Meters Film palestino-jordano-quatari-suédo-italien d’Ameen Nayfeh (2020), avec Ali Suliman, Anna Unterberger, Lana Zreik, Motaz Mahlees… 1h37. Sortie le 9 juin 2021. Il est des réalités qui dépassent la plus folle des fictions. C’est le cas du point de départ de 200 mètres dans lequel un père qui voit son épouse et ses enfants de sa fenêtre, au point de pouvoir leur adresser des signes, doit accomplir un véritable chemin de croix chaque fois qu’il veut les étreindre. Parce qu’il habite d’un côté du mur qui fracture l’État d’Israël et eux de l’autre. Tout l’intérêt de cette fiction au point de départ intimiste est d’étendre son propos à une réflexion universelle sur l’enfermement et ce fonctionnement en vase clos qui contraint chaque jour des centaines voire des milliers de personnes à accomplir un véritable parcours du combattant pour rejoindre leur proches ou se rendre simplement sur leur lieu de travail, pour peu qu’il se trouve de l’autre côté de cette muraille. Ameen Nayfeh

Berlinale Jour 4 - Jeudi 4 mars 2021

Contes du hasard et autres fantaisies (Guzen to Sozo) de Ryūsuke Hamaguchi (Compétition) Avec Kotone Furukawa, Ayumu Nakajima, Hyunri, Kiyohiko Shibukawa, Katsuki Mori, Shouma Kai, Fusako Urabe, Aoba Kawai… 2h01 Ryūsuke Hamagu chi est décidément le cinéaste des extrêmes. Révélé au festival de Locarno avec Senses (2015) dont la durée de plus de cinq heures a justifié une exploitation commerciale atypique en trois épisodes, après avoir ému Cannes avec Asako I et II (2018), il revient aujourd’hui avec un film en trois épisodes dans lequel les femmes ont une fois de plus le beau rôle. Dans Magic (or Something Less Assuring) , une jeune femme réalise que sa meilleure amie est tombée amoureuse de son ex. Dans Door Wide Open , une étudiante entreprend de se venger du prof d’université comblé qui lui a fait rater son diplôme. Dans Once again, une réunion d’anciens élèves est l’occasion pour une femme à la dérive de renouer avec une mère en qui elle croit reconnaître une camarade. Le ciném

“À cœur battant” de Keren Ben Rafael

The End of Love Film franco-israélien de Keren Ben Rafael (2019), avec Judith Chemla, Arieh Worthalter, Noémie Lvovsky… 1h30. Sortie le 30 septembre 2020. Judith Chemla Voici l’un de ces films dont l’intrigue conditionne un dispositif narratif qui confine au défi. Le point de départ en est élémentaire : Julie est française, Yuval israélien. Obligé de repartir dans son pays pour refaire ses papiers, ce dernier se trouve contraint de dialoguer avec son épouse et leur fils par écrans interposés, alors même que son séjour se prolonge pour des raisons administratives indépendantes de sa volonté. L’éloignement attise le désir autant qu’il exacerbe le moindre fait anodin. Keren Ben Rafael exploite habilement les ressources des moyens de communication modernes que sont Skype et autres Facetime. Elle pointe au passage l’intrusion dans notre intimité de toutes ces caméras miniaturisées qui abolissent les tabous et incitent l’individu à se donner constamment en spectacle, y co

"Stripped" de Yaron Shani

Love Trilogy : Stripped Film israélo-allemand de Yaron Shani (2018), avec Laliv Sivan, Bar Gottfried, Elad Shniderman… 2h. Sortie le 23 septembre 2020. Yaron Shani est un réalisateur qui a de la suite dans les idées et utilise la narration cinématographique comme un véritable laboratoire. Devenu célèbre avec Ajami (2009), œuvre chorale labyrinthique et foisonnante d’une rare maestria qu’il avait signée avec Sandar Copti, il est revenu cet été en solo avec une trilogie de l’amour qui s’attache à quelques êtres confrontés à la solitude et au mal de vivre dans un monde cruel qui les broie et les anonymise. Après Chained et Beloved, sortis à la faveur du déconfinement, Stripped (qui a bizarrement été tourné précédemment aux deux autres opus) s’attache à deux habitants d’un quartier de Tel Aviv que tout semble séparer, mais dont les routes vont finir par se croiser dans des circonstances inattendues. Alice vient de publier un premier roman remarqué. Sa rencontre avec

Elad Keidan : À la croisée des destins

Elad Keidan © DR Le réalisateur israélien Elad Keidan est né en 1979. Diplômé de l’école de cinéma Sam Spiegel de Jérusalem, il a réalisé deux courts métrages, L’hymne (2008), premier prix de la Cinéfondation au Festival de Cannes, et Vehu holech (2012), avant de signer son premier long avec  L’esprit de l’escalier  (2015), soutenu par la Fondation Gan pour le cinéma et présenté en sélection officielle à Cannes. Dans quelles conditions techniques et économiques L’esprit de l’escalier a-t-il été réalisé ? Elad Keidan L’esprit de l’escalier a été tourné en vingt-quatre jours, dans soixante-quinze décors différents et avec la participation de plus d’une centaine d’acteurs. Mais, contrairement à ce que pourraient laisser penser ces chiffres, c’est un film très personnel. Quelle est la principale difficulté que vous ayez rencontrée au cours de cette aventure ? Le défi principal résidait dans ma volonté de filmer un instantané de l’ensemble d’une montagne et de tr

Avi Mograbi : Une sentinelle au pied du Mur

Avi Mograbi © DR Le documentariste israélien Avi Mograbi est né en 1956. On lui doit entre autres Comment j’ai appris à surmonter ma peur et à aimer Ariel Sharon (1997), Happy Birthday Mr. Mograbi (1999),  Août (avant l’explosion) (2002), qui a obtenu le Prix de la Paix au festival de Berlin,  Pour un seul de mes deux yeux (2004), lauréat du Prix Amnesty International à Rotterdam,  Z32 (2008), Retour à Beyrouth et Dans un jardin je suis entré (2012). Volontiers critique à l’égard de la politique israélienne, les films de ce cinéaste pacifiste se caractérisent à la fois par leur humour corrosif et un ton résolument polémique. Quel est le sens du badge que vous arborez à la boutonnière ? Avi Mograbi Il est écrit dessus « Break Down the Wall », c’est-à-dire « Abattez le mur ». Mes collaborateurs et moi le porterons lors de la montée des marches du palais des festivals de Cannes de Pour un seul de mes deux yeux, afin de marquer notre désapprobation contre cette frontiè