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Affichage des articles associés au libellé Documentaire

“Madame Hofmann” de Sébastien Lifshitz

  Documentaire français de Sébastien Lifshitz (2024), avec Sylvie Hofmann… 1h44. Sortie le 10 avril 2024.   Sylvie Hofmann (à droite) et sa mère Après un début de carrière partagé entre fiction et documentaire, Sébastien Lifshitz s’est concentré sur le cinéma du réel à travers des films consacrés à des personnages porteurs d’un destin particulier auxquels il a parfois consacré beaucoup de son temps et une attention de tous les instants. Au point de s’en rapprocher de plus en plus pour nous donner à partager ce à quoi on n’accède que rarement à l’écran : une intimité extrême. De la délicatesse, il lui en a fallu autant que de la patience pour s’immiscer dans Adolescences (2020) au cœur d’une amitié, mais aussi pour montrer la même année dans Petite fille le combat d’une famille unie pour soutenir la dysphorie de genre de l’inoubliable Sasha qui a valu au réalisateur une audience vertigineuse de plus de trois millions de téléspectateurs lors de la diffusion de son film sur Arte. L’hum

“Averroès & Rosa Parks” de Nicolas Philibert

Documentaire français de Nicolas Philibert (2024) 2h23. Sortie le 20 mars 2024. La raison des plus fous… Averroès est un philosophe, théologien, juriste et médecin musulman andalou du XII e siècle, alors que Rosa Parks est une militante américaine emblématique de la lutte contre la ségrégation raciale de la seconde moitié du XX e siècle. Au sein du Pôle psychiatrique Paris-Centre, leurs noms désignent deux unités médico-psychologiques de l’hôpital Esquirol, tristement célèbre jadis sous son appellation infâmante d’asile de Charenton. Nicolas Philibert s’y est installé quant à lui pour creuser le propos de son film précédent, Sur l’Adamant , Ours d’or à la Berlinale 2023. Il se concentre cette fois sur les entretiens individuels et les réunions de groupe qui réunissent soignants et soignés afin de faire circuler la parole dans un objectif thérapeutique. Des conversations à bâtons rompus d’où émergent parfois des idées saugrenues, mais le plus souvent des suggestions et des initiatives

“Smoke Sauna Sisterhood” d’Anna Hints

Documentaire islando-estono-français d’Anna Hints (2023) 1h29. Sortie le 20 mars 2024. L’empire des sens Derrière ce titre sibyllin se cache un film choral qui pourrait être de fiction, sinon inspiré d’une pièce de théâtre, mais qui est le résultat des réunions de quelques femmes estoniennes dans l’intimité des saunas sacrés. Comme l’épicentre d’une véritable agora nordique où les plaisirs du corps vont de pair avec l’épanouissement d’une parole affranchie. Le point de départ d’Anna Hints est aussi simple que cela. Les tours et détours qu’il implique s’avèrent des plus inattendus et passent par un souci constant de magnifier les corps, de caresser les peaux en jouant des ombres et de la lumière, sans jamais chercher à cacher aucune des atteintes de la vie sur les corps. Il y a ici des femmes de tous âge et aussi de conditions fort différentes. Et quand, à la faveur de ces bains de vapeur entrecoupés d’immersions dans l’eau glacée, leurs langues se délient, c’est le plus souvent pour én

“Une famille” de Christine Angot

Documentaire français de Christine Angot (2023), avec Christine Angot, Claude Chastagner, Léonore Chastagner … 1h21. Sortie le 20 mars 2024. Christine Angot et sa fille Les origines de la douleur C’est à partir de sa vie que Christine Angot a bâti son œuvre. Comme pour essayer de comprendre ce qu’elle a vécu en en couchant les tours et détours sur le papier. Certains crient à l’impudeur, sinon au voyeurisme, d’autres la célèbrent comme une des grandes voix de l’autofiction. La vérité se trouve sans doute quelque part entre les deux. Catherine Corsini en a merveilleusement saisi la substance dans son adaptation d’ Un amour impossible (2018), l’évocation du traumatisme primitif : les viols répétés dont elle a fait l’objet de la part de son père au cours de son adolescence, déjà évoqués dans L’inceste (1999), puis à nouveau plus tard dans Le voyage dans l’Est (2021). Avec Une famille, l’écrivaine signe elle-même un documentaire autour de cette thématique qui la poursuivra jusqu’à la

Asmae El Moudir : Donner une réalité au réel

Asmae El Moudir © DR Lauréate de l’Œil d’or, ex æquo avec Les filles d’Olfa de la réalisatrice tunisienne Kaouther Ben Hania, mais aussi du prix de la mise en scène de la section Un certain regard au Festival de Cannes (un comble pour un documentaire !) et l’Étoile d’or du festival de Marrakech (une consécration inédite pour un film marocain), Asmae El Moudir, née en 1990, fait partie de ces documentaristes qui réinventent le genre pour cerner la vérité au plus près, en reconstituant des images inexistantes ou détruites par les censeurs. Une démarche de résilience collective où elle a assigné un rôle précis à chacun des membres de sa famille afin de faire éclater une vérité trop longtemps enfouie sous des simulacres alternatifs. T itulaire d’un master en production de l’Institut supérieur de l’information et de la communication de Rabat et passée par l’université d’été de la Fémis dans le cadre de laquelle elle a réalisé Mémoires anachroniques ou le couscous du vendredi midi (2013) p