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Articles

Todd Haynes : Le labyrinthe des sentiments

Todd Haynes ©DR Lauréat du Prix de la meilleure contribution artistique pour Velvet Goldmine , au Festival de Cannes 1998, Todd Haynes figure parmi les chefs de file du cinéma d’auteur américain. Dès son premier long métrage, Poison, un kaléidoscope inspiré par Jean Genet qui obtient le Teddy du meilleur film à Berlin en 1991, il pose les bases de son œuvre, en se penchant sur les névroses de l’Amérique profonde. Il enfonce le clou avec Safe (1995), en décrivant l’aliénation d’une ménagère de banlieue campée par Julianne Moore, comédienne à qui il vaudra deux Prix d’interprétation à la Mostra de Venise pour Loin du paradis (2002), un mélodrame à la façon de Douglas Sirk. Rebelote avec I’m Not There , Biopic fantasmé de Bob Dylan qui permet à son tour à Cate Blanchett (Oscarisée pour Aviator de Martin Scorsese, en 2005, et Blue Jasmine de Woody Allen, en 2014) d’obtenir la Coupe Volpi sur la Lagune en 2007 où Haynes est doublement récompensé pour sa part. Il associe aujour

"Le pont des espions" de Steven Spielberg

"The Revenant" d'Alejandro González Iñárritu

Léa Fehner : Côté cœur, côté jardin

Léa Fehner ©DR Avec Qu’un seul tienne et les autres suivront , la réalisatrice Léa Fehner avait obtenu le Prix Louis Delluc du premier film en 2009, en imposant une vision complexe du monde à travers de multiples personnages imbriqués dans une ronde ténébreuse et labyrinthique. Et puis, comme si elle était enfermée dans une pièce sombre et avait voulu en sortir pour voir le soleil, dans le nouveau, Les ogres, elle suit la trace d’une troupe de théâtre itinérante au quotidien et s’attache à une communauté de cœur et d’esprit qui vibre au rythme des mêmes émotions, côté cour et côté jardin. Parmi ces baladins qui vont de ville en ville, trois comédiens de renom, Adèle Haenel, Marc Barbé et Lola Duenas côtoient le noyau dur de la troupe de théâtre animée par les parents de la réalisatrice depuis plus de vingt ans. Et l’alchimie prend, à la scène comme à l’écran. Pas de doute, Léa Fehner est de ces réalisatrices qui étreignent la vie à bras-le-corps, quitte à la filmer parfois plus

Le paradis des rêves brisés

La confession qui suit est bouleversante… © A Medvedkine Elle est le fait d’une jeune fille de 22 ans, Anna Bosc-Molinaro, qui a travaillé pendant cinq années à différents postes d’accueil à la Cinémathèque Française dont elle était par ailleurs une abonnée assidue. Au-delà de ce lieu mythique de la cinéphilie qui confie certaines tâches à une entreprise de sous-traitance aux méthodes pour le moins discutables, CityOne (http://www.cityone.fr/) -dont une responsable non identifiée s’auto-qualifie fièrement de “petit Mussolini”-, sans nécessairement connaître les dessous répugnants de ses “contrats ponctuels”, cette étudiante éprise de cinéma et idéaliste s’est retrouvée au cœur d’un mauvais film des frères Dardenne, victime de l'horreur économique dans toute sa monstruosité : harcèlement, contrats précaires, horaires variables, intimidation, etc. Ce n’est pas un hasard si sa vidéo est signée Medvedkine, clin d’œil pertinent aux fameux groupes qui signèrent dans la mouva

Woody Allen : Le pygmalion new-yorkais

Woody Allen © DR Conférence donnée par Jean-Philippe Guerand le jeudi 15 octobre 2015 et filmée par Maxime Laure pour le compte de l'Université Populaire du cinéma Jean Eustache de Pessac. Au tournant du troisième millénaire, alors que le cinéma hollywoodien atteint sa suprématie et que le fossé se creuse entre les super-héros de Blockbusters et un cinéma d’auteur de moins en moins indépendant et de plus en plus formaté, Woody Allen s’ancre, loin des effets spéciaux, dans un pré carré de plus en plus proche de celui des grands maîtres européens qui l’ont forgé. Né à Brooklyn en 1935, il est l’exemple parfait de la manifestation de l’humour juif new-yorkais. Il fera de sa ville une muse, un personnage à part entière qu’il filmera avec amour. Avec amour, toujours, il mettra en scène ses actrices, de Diane Keaton à Mia Farrow, en passant par Scarlett Johansson et plus récemment Emma Stone. Ses œuvres s’engagent à livrer un portrait très acéré de la société qui l’ento