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Articles

Christine Carrière : Dans la tourmente des sentiments

Christine Carrière ©Jean-Philippe Guerand Une mère  est le quatrième long métrage de la réalisatrice Christine Carrière. Il met aux prises une femme égarée et son fils pour le moins asocial. Rencontre avec une réalisatrice rare à tous les points de vue qui ne cesse d’explorer la complexité des rapports humains. Pourquoi s’est-il écoulé huit ans entre Darling et Une mère , qui sort le 24 juin ? Entre-temps, j’ai travaillé sur un autre projet qui s’est avéré impossible à monter : La décampeuse , l’histoire d’une mère de famille qui quitte tout un beau jour sans raison. Je ne désespère pas de pouvoir le monter un jour. Comment se sont passées vos retrouvailles avec Mathilde Seigner, vingt ans après Rosine  ? J’ai écrit le scénario d’ Une mère en l’an 2000 et l’ai mis de côté, mais avec Mathilde, on est reparties à zéro. Cette fois, elle incarne une femme déchirée entre l’amour d’un homme et celui de son fils qui s’avère avoir mal grandi, mais leurs engueul

Hommage à Jean Gruault (1924--2015)

« J’ai été militant fasciste, collabo, coffré pendant quatre mois à la Libération, converti au christianisme, j’ai adhéré au parti communiste, et puis je suis devenu comédien et n’ai jamais cessé de l’être depuis que j’ai monté des spectacles au lycée. » Ainsi Jean Gruault résumait-il, à 90 ans, ses débuts dans la vie, lui qui plaisantait de son généreux embonpoint en déclarant s’être « hitchcockisé » et affirmait avoir vécu toute sa vie avec Chaplin qu’il imitait déjà enfant et dont il avouait, un an avant sa disparition : « Chaque fois que je vois un de ses films, quel qu’il soit, je chiale. J’ai l’impression d’avoir vécu toute ma vie avec lui, car il a toujours été plus proche de moi que mon propre père qui était un vieux con plutôt emmerdant. » Ironie du sort, il a effectué une ultime apparition à l’écran en juge dans Marguerite & Julien, l’adaptation controversée par Valérie Donzelli d’un scénario écrit à l'origine pour Truffaut sous le titre… Julien et Marguerite.

50 Cent : Le salaire du rappeur

En réinterprètant sa vie d’avant dans Réussir ou mourir, en 2006, sous la direction du réalisateur irlandais de My Left Foot, Jim Sheridan, 50 Cent n’a rien laissé au hasard. Pas même ses illusions. 50 Cent avec le réalisateur Jim Sheridan ©DR De quelle manière avez-vous collaboré avec le scénariste de Réussir ou mourir pour raconter votre vie ? Après la sortie de mon premier album, je suis parti en tournée et j’ai emmené avec moi Terry Winter. On a beaucoup parlé et je lui ai fourni à cette occasion un maximum d’informations qui lui ont servi à nourrir le scénario. J’étais moi-même trop impliqué dans cette histoire pour me sentir capable de la raconter sous la forme d’un script, ce que m’a confirmé la lecture de la première version du scénario. À l’époque, j’ignorais même qu’il y en aurait d’autres, tant le monde du cinéma m’était inconnu. Donc je me sentais assez mal placé pour lui donner des conseils. En revanche, je me suis mêlé des dia

Paolo et Vittorio Taviani : Ensemble, c’est mieux

Paolo et Vittorio Taviani  © Jean-Philippe Guerand Quatre décennies après leur compatriote Pier Paolo Pasolini, les frères Taviani portent à l’écran Le Décaméron, texte allégorique écrit au XIVe siècle par Boccace, sous le titre Contes italiens (2015). Chassés par l’épidémie de peste noire qui ravage Florence, dix jeunes gens réfugiés dans un palais entreprennent de tuer le temps en se racontant des histoires galantes plus ou moins immorales. L’occasion pour les auteurs italiens couronnés de la Palme d’or à Cannes pour  Padre padrone  (1977) de réunir une brillante distribution et de célébrer la splendeur de leur Toscane natale, au lendemain de l’Ours d’or berlinois qu’a valu aux facétieux octogénaires Vittorio (né en 1929) et  Paolo (né en 1931) leur opus précédent, César doit mourir (2012). Considérez-vous Contes italiens comme le dernier pan d’un triptyque qui aurait commencé avec Kaos, contes siciliens , en 1984, et Kaos II , en 1998 ? Vittorio Taviani