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Affichage des articles associés au libellé Théâtre

“Peter Von Kant” de François Ozon

Film français de François Ozon (2022), avec Denis Ménochet, Isabelle Adjani, Khalil Ben Gharbia, Hanna Schygulla, Stefan Crepon, Aminthe Audiard… 1h25. Sortie le 6 juillet 2022. Denis Ménochet et Khalil Ben Gharbia François Ozon est un cinéaste métronomique dont chaque film sort alors même que le précédent est déjà en production voire terminé. Il poursuit toutefois alternativement des projets de facture et d’ambition très différentes, mais toujours avec la même constance. Avec Peter von Kant, il porte à l’écran Les larmes amères de Petra von Kant pièce de Rainer Werner Fassbinder déjà à l’origine du film homonyme, cinéaste stakhanoviste allemand dont la première pièce lui avait déjà inspiré Gouttes d’eau sur pierres brûlantes (2000). Deux films en miroir qui assument leur théâtralité et s’inscrivent dans le contexte tapageur des années 70. Le cinéaste qu’incarne aujourd’hui Denis Ménochet ressemble à s’y méprendre d’ailleurs à une résurrection vieillie de Fassbinder en personne (il

“The Father” de Florian Zeller

Film britanno-français de Florian Zeller (2020), avec Anthony Hopkins, Olivia Colman, Rufus Sewell, Mark Gatiss, Olivia Williams, Imogen Poots… 1h38. Sortie le 26 mai 2021. Imogen Poots , Olivia Colman et  Anthony Hopkins “Le père” est une pièce qui a toujours porté bonheur à son auteur, Florian Zeller. D’abord au théâtre où elle a valu d’innombrables prix d’interprétation aux acteurs illustres qui se sont frottés à ce personnage en proie à des troubles cognitifs qui l’incitent à considérer son entourage avec une suspicion qui confine parfois à la paranoïa. Elle fit ensuite l’objet d’une adaptation très libre qui a marqué les adieux au cinéma de Jean Rochefort sous la direction de Philippe Le Guay. Mais il s’agissait dans ce film intitulé Floride (2015) d’une sorte d’étude clinique dépourvue de tendresse et donc hermétique à toute empathie. Certes, ce père est un personnage cassant et autoritaire, mais il faut impérativement le rendre attachant pour que son sort parvienne à nous émouv

Léa Fehner : Côté cœur, côté jardin

Léa Fehner ©DR Avec Qu’un seul tienne et les autres suivront , la réalisatrice Léa Fehner avait obtenu le Prix Louis Delluc du premier film en 2009, en imposant une vision complexe du monde à travers de multiples personnages imbriqués dans une ronde ténébreuse et labyrinthique. Et puis, comme si elle était enfermée dans une pièce sombre et avait voulu en sortir pour voir le soleil, dans le nouveau, Les ogres, elle suit la trace d’une troupe de théâtre itinérante au quotidien et s’attache à une communauté de cœur et d’esprit qui vibre au rythme des mêmes émotions, côté cour et côté jardin. Parmi ces baladins qui vont de ville en ville, trois comédiens de renom, Adèle Haenel, Marc Barbé et Lola Duenas côtoient le noyau dur de la troupe de théâtre animée par les parents de la réalisatrice depuis plus de vingt ans. Et l’alchimie prend, à la scène comme à l’écran. Pas de doute, Léa Fehner est de ces réalisatrices qui étreignent la vie à bras-le-corps, quitte à la filmer parfois plus

Pierre Barillet (1923-2019) : Un drôle de pistolet

Pierre Barillet © DR Barillet et Grédy ont régné en maître sur le théâtre de boulevard des années 50 aux années 80 en offrant quelques-uns de leurs plus beaux rôles à ces drôles de dames que furent Sophie Desmarets et Jacqueline Maillan. En portant à l’écran l’un des plus grands succès de cette dernière, Potiche (2010), François Ozon a aussi tenu à impliquer dans cette adaptation Pierre Barillet, sans son inséparable complice Jean-Pierre Grédy (1920-2022). Parmi les morceaux de bravoure de ce tandem d’auteurs de boulevard joués dans le monde entier, plusieurs ont été portés à l’écran à Hollywood, à commencer par la plus célèbre,  Fleur de cactus de Gene Saks (1969), refait récemment sous le titre Le mytho - Just Go for it (2011) par Dennis Dugan, et 40 carats de Milton Katselas (1973). Avez-vous été surpris que François Ozon veuille porter à l’écran Potiche  ? Pierre Barillet J’en ai été à la fois très surpris et ravi. En fait, ça s’est passé bizarrement.