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Affichage des articles associés au libellé Hommage

James Coburn (1928-2002) : Poigne de fer et séduction

James Coburn dans  Pat Garrett et Billy le Kid  de Sam Peckinpah (1973) © DR Les comédiens évoquent volontiers les films qu’ils ont tournés, rarement les rôles qu’ils ont refusés, alors même que c’est d’abord sur leurs choix que se construisent les carrières. James Coburn est aussi fier des uns que des autres. Né James Harrison en 1928, ce colosse nonchalant au sourire éclatant demeure fidèle à la conviction humaniste qui a toujours dicté ses choix , mais nourrit quelques regrets. Comme celui que son agent n’ait pas réussi à convaincre le producteur de Butch Cassidy et le Kid (1969), John Foreman, de lui laisser incarner le personnage qui devait rendre célèbre Robert Redford. Quant au jeu du chat de la souris auquel il s’est livré avec Sergio Leone pendant dix ans avant d’accepter finalement de tenir la vedette d’ Il était une fois… la révolution (1971), il en garde un souvenir plutôt agréable. Et il ne s’en veut nullement d’avoir laissé à Clint Eastwood le rôle de l’homme san

Katy Jurado (1924-2002) : Le repos des guerriers

Katy Jurado © DR Diva oubliée du cinéma mexicain devenue une égérie immortelle du panthéon hispanique, Katy Jurado a réussi à mener sa barque hollywoodienne, en compagnie de partenaires aussi séduisants que Gary Cooper, Spencer Tracy et Marlon Brando.   La vengeance aux deux visages de et avec Marlon Brando (1961) © DR On prétend que les montagnes ne se rencontrent jamais. Il n’en est assurément pas de même des légendes. En dirigeant Katy Jurado dans Divine, l’évangile des merveilles , le cinéaste Arturo Ripstein a bouclé la boucle d’un demi-siècle de ce cinéma mexicain dont il est devenu le chef de file incontesté. Difficile toutefois de reconnaître en l’imposante matrone Mama Dorita qui règne sur une secte millénariste celle qui fut naguère l’une des figures de proue de son pays. Flash-back au début des années quarante. Fille d’une cantatrice et d’un riche propriétaire terrien dont la famille a été spoliée par la Révolution mexicaine, Maria Cristina Jurado Garcia

Raymond Chirat (1922-2015) : Toute la mémoire du monde

Raymond Chirat © Institut Lumière Mort le 26 août 2015 à l’âge de 93 ans, Raymond Chirat était considéré à juste titre comme le plus grand historien du cinéma français, au même titre que Jean Mitry, Jacques Siclier, Georges Sadoul et quelques autres. A l’Institut Lumière de Lyon, ce Lyonnais se sentait d'autant plus chez lui qu’il animait certaines séances et donnait volontiers à partager sa connaissance encyclopédique aux spectateurs d’un soir, subjugués par sa science et son enthousiasme, qu’il évoque des classiques immortels ou des œuvres mineures. Il faut dire que cet homme à la silhouette élancé possédait la réputation d’avoir vu tous les films français réalisés depuis la naissance du parlant, avec, on le lui souhaite, quelques absences bien pardonnables autour de la production de ces dernières décennies… Cet intarissable conteur pouvait surtout en parler avec justesse et justice, toujours prompt à citer des anecdotes sans se hasarder dans des élucubrations critiques, a

Hommage à Jean Gruault (1924--2015)

« J’ai été militant fasciste, collabo, coffré pendant quatre mois à la Libération, converti au christianisme, j’ai adhéré au parti communiste, et puis je suis devenu comédien et n’ai jamais cessé de l’être depuis que j’ai monté des spectacles au lycée. » Ainsi Jean Gruault résumait-il, à 90 ans, ses débuts dans la vie, lui qui plaisantait de son généreux embonpoint en déclarant s’être « hitchcockisé » et affirmait avoir vécu toute sa vie avec Chaplin qu’il imitait déjà enfant et dont il avouait, un an avant sa disparition : « Chaque fois que je vois un de ses films, quel qu’il soit, je chiale. J’ai l’impression d’avoir vécu toute ma vie avec lui, car il a toujours été plus proche de moi que mon propre père qui était un vieux con plutôt emmerdant. » Ironie du sort, il a effectué une ultime apparition à l’écran en juge dans Marguerite & Julien, l’adaptation controversée par Valérie Donzelli d’un scénario écrit à l'origine pour Truffaut sous le titre… Julien et Marguerite.