Accéder au contenu principal

Articles

Affichage des articles associés au libellé Chine

Berlinale Jour 1 - Lundi 1er mars 2021

Du 1 er au 5 mars 2021 se déroule une 71 e Berlinale en ligne dont la plupart des sections, habituellement pléthoriques, se sont astreintes à une cure d’amincissement. Au terme de ces cinq journées sera proclamé le palmarès officiel des différents jurys, lesquels auront visionné les films en comité restreint mais sur grand écran. La manifestation connaîtra une seconde édition du 9 au 20 juin au cours de laquelle les prix seront décernés et les films montrés en salle, en présence de leurs équipes, dans la mesure du possible. Sous réserve d’une amélioration de la situation sanitaire et dans des conditions de sécurité maximum. Nous avons choisi de vous présenter ici un échantillonnage parfaitement subjectif de la manifestation au sein de laquelle les documentaires occupent cette année une place de choix, le processus de féminisation impulsé par le mouvement #MeToo commençant visiblement à porter ses fruits à travers l’émergence de réalisatrices venues d’horizons fort divers. © L'Ate

“Cris et chuchotements” de Hai Wen, Jinyan Zeng et Trish McAdam

Hanjiao yu Eryu Documentaire chinois de Hai Wen, Jinyan Zeng et Trish McAdam (2020) 1h41. 39 e Festival international Jean Rouch cinéma et anthropologie C’est de la condition féminine et non du féminisme que parle ce film autoproduit. Sujet tabou s’il en est en Chine où huit années ont été nécessaires pour venir à bout de cette entreprise évidemment clandestine qui s’ouvre sur le portrait d’une femme tondue en train de scarifier méthodiquement son visage, verticalement puis horizontalement, en signe de révolte. Une image saisissante à laquelle fera écho plus tard celle de deux activistes de Hong Kong se livrant à un happening en public, visage masqué. Comme une déclaration de guerre à la société qui l’opprime. Ce dazibao filmé est constitué d’entretiens avec des combattantes de l’intérieur : activistes, leaders syndicales, victimes de harcèlement seuel. Des propos mis en scène graphiquement par l’animateur Tao Hong, comme si ses protagonistes étaient des personnages de bande dessinée

“Les pionniers, les vaches et le capitalisme” de Teboho Edkins

Days of Cannibalism Documentaire franco-sud-africano-hollandais de Teboho Edkins (2020) 1h18. 39 e Festival international Jean Rouch cinéma et anthropologie Il est régulièrement question des visées expansionnistes de la Chine Populaire et notamment de ses tentatives de coloniser le continent africain en y transplantant les méthodes de production qui ont contribué à son hégémonie sur l’Occident. C’est ce phénomène qu’observe Teboho Edkins dans Les pionniers, les vaches et le capitalisme , mise en perspective vertigineuse d’un phénomène sociologique qui pourrait révolutionner l’équilibre planétaire dans une perspective à moyen terme. Sur le terrain, dans la petite ville de Thaba-Tseka au Lesotho, un commerçant chinois fait fructifier sa petite entreprise, sous la protection de gardes armés et a même équipé l’accès à son siège social d’un système de reconnaissance par empreintes digitales. Improbable greffe d’une mondialisation commerciale qui, si elle venait à prendre, mettrait sans d

"The Crossing" de Bai Xue

Guo Chun Tian  Film chinois de Bai Xue (2018), avec Hung Yao, Sunny Sun,  Carmen Soup… 1h39. Sortie le 12 août 2020.   Le cinéma chinois est décidément multiple. Il y a les productions officielles, souvent spectaculaires et calquées sur le modèle hollywoodien, et les indépendantes, parfois tournées en catimini grâce à des financements étrangers et sans accord préalable de la censure. Passé par Toronto et à la Berlinale, The Crossing se situe de toute évidence plutôt dans cette catégorie en témoignant des aspirations de la jeunesse chinoise tentée elle aussi par les sirènes de la société de consommation qui a annihilé ses velléités de révolte. Originaire de Shenzhen où elle vit avec sa mère, Peipei, 16 ans, lycéenne à Hong Kong, ne rêve que de partir au Japon pour Noël avec sa meilleure amie. Jusqu’au moment où les deux jeunes filles se voient proposer de profiter de leurs allers et retours incessants pour passer illégalement des téléphones portables d’un côté à l’aut

Flora Lau : Brève rencontre

Flora Lau © DR Membre du mouvement dit de la “Fresh Wave” et passée par l’apprentissage du documentaire, la réalisatrice hong-kongaise Flora Lau a réalisé deux courts métrages, 1 2 : 30 (2008) et Dry Rain (2009), avant de passer au long avec  Bends (2013), pour lequel elle a réussi à rallier à sa cause le chef opérateur de Wong Kar-wai, Christopher Doyle, et la star Carina Lau.  Dans quelles conditions techniques et économiques Bends a-t-il été tourné ? J’ai toujours été intéressée par des aspects de la société qui sont souvent mal représentés ou incompris, tout particulièrement à Hong Kong où j’ai grandi et où bon nombre de couches de la société sont rarement explorées, notamment au cinéma. En gardant à l’esprit mes deux personnages principaux, j’ai tiré de ce point de départ un scénario à l’occasion de ma participation au laboratoire cinématographique Binger d’Amsterdam, en 2010. À la suite de ce séjour en Europe, je suis rentrée à Hong Kong où j’ai poursui

Diao Yi Nan : Travail d’orfèvre pour un Chinois

Diao Yi Nan © Ho Hi Pictures Né en 1969, le réalisateur chinois  Diao Yi Nan n’a signé que trois longs métrages : Uniform (2003), Train de nuit (2007) et récemment Black Coal, qui a obtenu l’Ours d’or à Berlin en 2014. On lui doit également le scénario de plusieurs films dont Spicy Love Soup  (1997) et    Shower  (1999)  de Zhang Yang et All the Way de  Shi Runjiu (2001). On l'a aussi vu comme acteur dans All Tomorrow’s Parties de Yu Lik-wai (2003). Il revient ici sur son deuxième film en tant que metteur en scène, présenté à Cannes en 2007. Dans quel contexte Train de nuit  a-t-il été tourné ? Diao Yi Nan. Les conditions n’ont pas été franchement mauvaises, mais notre emploi du temps a été très serré. En comparaison avec mon premier film, Uniform [inédit en France], tout a été plus facile. Mais en tant que réalisateur, j’ai toujours besoin de davantage de temps. Les jours où je suis le plus angoissé, j’aimerais avoir la possibilité de ne tourner qu’un seul pl