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Articles

Michel Hazanavicius : Les vérités d’un faussaire

Michel Hazanavicius © DR Né en 1967, Michel Hazanavicius s’est fait remarquer à travers une série de courts et de moyens métrages parodiques devenus cultes, qu’il appelle ses “films de faussaire”, comme Derrick contre Superman et Ça détourne (1992), puis La classe américaine (1993) dans lesquels il raconte des histoires en utilisant des images empruntées à d'autres films, puis post-synchronisées. Il collabore également aux émissions C'est pas le 20 heures (1994) et Les films qui sortent le lendemain dans les salles de cinéma (1996), avant de signer son premier long métrage, Mes amis (1999). Ce sont finalement OSS 117 : Le Caire, nid d’espions (2006) et OSS 117 : Rio ne répond plus (2009) qui lui valent une nouvelle réputation et l'incitent à confier à ses acteurs fétiches, Jean Dujardin et Bérénice Bejo, les rôles principaux d'une comédie musicale muette en noir et blanc dans laquelle il rend hommage à l'âge d'or des studios holl

Julie Delpy : La comédie des sentiments

Julie Delpy sur le plateau de 2 Days in New York (2012) © DR Dans Lolo, Julie Delpy se met dans la peau d’une quadra parisienne branchée qui tombe amoureuse d’un informaticien de province un peu naïf (Dany Boon) contre lequel son “fils à maman” (Vincent Lacoste) entreprend de mener une guerre totale. Une comédie de mœurs caustique qui ressemble à son actrice et réalisatrice, enfant du sérail de deux comédiens de théâtre remarquables (Marie Pillet et Albert Delpy), née en 1969 et partie chercher aux États-Unis la légitimité que lui refusait dans les années 90 un cinéma français campé sur ses préjugés et indisposé par son franc-parler. Vingt ans plus tard, auréolée du prestige de la trilogie Before Sunrise (1995), Before Sunset (2004), Before Midnight (2013) qu’elle a conçue avec son partenaire Ethan Hawke et le cinéaste Richard Linklater -dont les deux derniers volets ont obtenu chacun une nomination à l’Oscar du meilleur scénario original-, Julie Delpy est dev

Cécile de France : Voyages en douce

  Cécile de France © DR   Cédric Klapisch, c’est le porte-bonheur de Cécile de France : le cinéaste qui lui a valu le César du meilleur espoir pour L’auberge espagnole en 2003, puis celui du meilleur second rôle féminin, pour Les poupées russes, trois ans plus tard . Avec Casse-tête chinois (2013), le réalisateur et la comédienne bouclent en quelque sorte la boucle d’un cercle vertueux qui reflète aussi ce qu’ils étaient et ce qu’ils sont devenus. Derrière l’actrice, se cache également une voix : celle qui chante dans Anna, la comédie musicale de Serge Gainsbourg, qu’elle a jouée en tournée, mais aussi celle qui raconte de belles histoires aux enfants sur le livre-CD Les cygnes sauvages, édité fin 2013. Née en Wallonie en 1975 et couronnée du Prix Romy Schneider en 2005, Cécile de France a une cinquantaine de rôles à son actif dans des films aussi différents que Toutes les nuits (2001) d’Eugène Green, Irène (2002) d’Ivan Calbérac, Haute tension (20

Claude Chabrol (1930-2010) : Ventre à terre

Claude Chabrol © DR « Si j’ai le choix entre deux lieux de tournage, j’opte pour celui à côté duquel on mange le mieux. » Ainsi s’exprimait Claude Chabrol, cinéaste et gastronome qui mettait à profit ses tournages pour faire ripaille et engloutir quelques polars, histoire de titiller son imagination et ses papilles. En 1988, pour fêter ces trente ans de cinéma, le réalisateur s’associa au cuisinier Gaston Lenôtre qui célébrait simultanément trois décennies aux fourneaux. L’affaire donna lieu à l’une des fêtes les plus folles du Paris de l’époque. Compagnon de route de Jean-Luc Godard, François Truffaut, Eric Rohmer, Jacques Rivette et quelques autres aux Cahiers du Cinéma , Chabrol a longtemps été mésestimé au profit de ses illustres compères. Peut-être parce qu’il privilégiait la quantité à la qualité et qu’après avoir tourné Le beau Serge (1958) grâce à un héritage providentiel, il avait toujours avancé sans se retourner. C’est avec