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Articles

François Dupeyron (1950-2016) : La vie sur un fil

François Dupeyron © DR Né en 1950, François Dupeyron figure avec Jean Grémillon et quelques autres parmi ces cinéastes français maudits qui ont davantage attiré de louanges que de spectateurs de leur vivant. Si ses films sont rares au propre comme au figuré (neuf longs métrages en un quart de siècle), malgré la renommée de Drôle d’endroit pour une rencontre  (1988), de La chambre des officiers (2001) et de Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran (2003), cet artiste intègre ne prend jamais la parole pour ne rien dire. A l’occasion de la sortie de  Mon âme par toi guérie, en 2013, dans cet entretien demeuré inédit à ce jour, il est toutefois sorti de sa réserve pour esquisser les contours d’un cinéma français qui sacrifie ses auteurs sur l’autel de la rentabilité et que ses nouvelles sources de financement condamnent à une esthétique télévisuelle. En septembre 2015 sortait  Au plus près du soleil  (intitulé primitivement  Notre fils) dont il avait écrit la première vers

Asif Kapadia : Bio-Man

Asif Kapadia ©Jean-Philippe Guerand Considéré comme un aventurier de l’extrême, le réalisateur britannique Asaf Kapadia s’est fait remarquer avec des épopées spirituelles et visionnaires comme   The Warrior   (lauréat du Hitchcock du festival de Dinard en 2001) et   The Return   (2006). Cinq ans après   Senna,   le film couronné d’un Bafta qu’il a consacré au champion de Formule 1 brésilien mort à trente-quatre ans, il est revenu au documentaire en évoquant la destinée d’une autre étoile au destin brisé, la chanteuse Amy Winehouse, disparue en 2011, à vingt-sept ans. Un film bouleversant qui dissèque les dangers de la gloire, mais aussi les ravages de l’alcool, de la drogue, de la boulimie et de… la mondialisation. Amy lui a valu de nombreuses récompenses dont la plus prestigieuse de toutes : l’Oscar du meilleur documentaire 2016. Il est revenu en 2019 à Cannes avec un nouveau documentaire consacré cette fois à une idole de sa jeunesse : Diego M

Jean-Christophe Averty (1928-2017) : Un jazzeur sachant jaser…

Jean-Christophe Averty © DR Né en 1928, Jean-Christophe Averty est élève de l'Institut des Hautes Etudes Cinématographiques (Idhec) avant de partir travailler en tant que banc-titreur pour les Studios Disney de Burbank où il reste deux ans en accumulant une expertise précieuse qu'il saura mettre à profit par la suite. De retour en France, il intègre la RTF en 1952 où il réalisera un demi-millier d'émissions de radio et de télévision dont Les raisins verts (1963-1964) qui assoit sa réputation de frondeur à travers l'image récurrente d'une poupée passé à la moulinette d'un hachoir à viande et pas moins de 1 805 numéros des Cinglés du music-hall (1982-2006) où il exprime sa passion pour la musique, sur France Inter, puis France Culture, lui, l'amateur de jazz à la voix inimitable chez qui les mots semblent se bousculer. Fin lettré et passionné par les images, l’iconoclaste Averty compte parmi les pionniers de la vidéo et se caract