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Affichage des articles associés au libellé Turquie

“The Dissident” de Bryan Fogel

Documentaire américain de Bryan Fogel (2021), avec Hatice Cengiz, Omar Abdulaziz, Agnès Callamard… 1h54. Mise en ligne en VOD Premium le 15 mars 2021. Jamal Khashoggi Le documentaire est devenu en quelques années l’un des genres souverains du cinéma comme de la télévision. The Dissident relève de l’une de ses catégories les plus nobles, l’investigation, qu’illustrèrent en leur temps des personnalités aussi diverses que Marcel Ophüls (Hôtel Terminus , 1988), Jean-Xavier de Lestrade (Un coupable idéal , 2001) ou Malik Bendjelloul (Sugar Man , 2012) en ajoutant à leurs enquêtes une fonction de jeu de la vérité. À la manœuvre : Bryan Fogel, un transfuge du stand-up auquel son film sur le dopage sportif, Icare (2017), visible sur Netflix, a valu un Oscar et le Prix spécial du jury à Sundance. Il s’attaque cette fois à une affaire encore plus politique : l’exécution à l’intérieur même du consulat saoudien d’Istanbul du journaliste du “Washington Post” Jamal Khashoggi, sur ordre du prince h

Fatih Akin : Fort comme un Turc

Fatih Akin © Pyramide Distribution Sélectionné in extremis au Festival de Berlin 2004, Fatih Akin y a décroché l’Ours d’or, suprême consécration que le cinéma allemand attendait depuis des années. Il raconte dans Head-On  (2004), Goya du meilleur film européen, l’histoire d’amour excessive et désespérée de deux écorchés vifs issus de l’immigration turque. Un premier aboutissement pour ce cinéaste né en 1973 qui a joué dans une vingtaine de films et a signé notamment  L’engrenage (1998), Julie en juillet (2000), Solino (2002),  Soul Kitchen (2009),  Prix spécial du jury et Prix de la jeunesse à Venise,  De l'autre côté (2007), European Award et Prix du scénario à Cannes et à Ankara, The Cut (2014), ainsi que les documentaires Crossing the Bridge (2005) et Polluting Paradise (2012). Le destin de Fatih Akin ressemble à celui de l’équipe de football du Danemark sélectionnée au dernier moment pour l’Euro 1992, en lieu et place de la Yougoslavie en guerre

Nuri Bilge Ceylan : Fort comme un Turc

Nuri Bilge Ceylan © DR Chantre de l’intimisme et du minimalisme, l’auteur rigoureux d’ Uzac  (2002) s’attache dans Les climats  (2006) à un couple. Et comme le réalisateur turc Nuri Bilge Ceylan, né en 1959, en interprète le rôle principal avec son épouse Ebru pour partenaire, on est tenté de prendre pour argent comptant cette chronique d’une passion qui progresse au fil des saisons. Le traitement épuré de ces scènes de la vie conjugale, sans cris mais avec chuchotements, renvoie à son maître nippon Yasujiro Ozu, et sa thématique à certaines œuvres du suédois Ingmar Bergman. Il ne s’agit toutefois là que de l’une des facettes de cet metteur en scène énigmatique et peu expansif,  auquel on doit également Nuages de mai (1999), Les trois singes (2008) et Il était une fois en Anatolie (2011). Lauréat de la Palme d'or à Cannes en 2014 pour Winter Sleep,  cet ascète impénétrable pratique un français très correct, mais juge plus sage de s’exprimer en turc, quitte à sauter parfoi