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Affichage des articles associés au libellé Interview

Asmae El Moudir : Donner une réalité au réel

Asmae El Moudir © DR Lauréate de l’Œil d’or, ex æquo avec Les filles d’Olfa de la réalisatrice tunisienne Kaouther Ben Hania, mais aussi du prix de la mise en scène de la section Un certain regard au Festival de Cannes (un comble pour un documentaire !) et l’Étoile d’or du festival de Marrakech (une consécration inédite pour un film marocain), Asmae El Moudir, née en 1990, fait partie de ces documentaristes qui réinventent le genre pour cerner la vérité au plus près, en reconstituant des images inexistantes ou détruites par les censeurs. Une démarche de résilience collective où elle a assigné un rôle précis à chacun des membres de sa famille afin de faire éclater une vérité trop longtemps enfouie sous des simulacres alternatifs. T itulaire d’un master en production de l’Institut supérieur de l’information et de la communication de Rabat et passée par l’université d’été de la Fémis dans le cadre de laquelle elle a réalisé Mémoires anachroniques ou le couscous du vendredi midi (2013) p

Mona Achache : Secrets de famille

Mona Achache sur le plateau du Hérisson (2009) Avec Little Girl Blue , la réalisatrice du Hérisson (2009) et des Gazelles  (2014) revisite les codes du documentaire en exhumant un secret de famille douloureux et confie à Marion Cotillard la responsabilité écrasante de ressusciter sa mère suicidée en s’appropriant ses mots et ses gestes les plus intimes. Un devoir de mémoire douloureux qui rencontre notre époque, au même titre que Le consentement de Vanessa Springora, en mettant en évidence les ravages provoqués par une sorte de malédiction familiale dont le temps s’est chargé de souligner l’abomination. Parce que sa grand-mère, Monique Lange (1926-1996), a jeté sa propre fille encore enfant dans les bras de l’écrivain Jean Genet qu’elle admirait au-delà de la raison, la cinéaste ressuscite Carole Achache pour mieux souligner les incohérences de sa vie brisée. Un chemin tortueux qu’elle accomplit avec ses armes et qui rompt avec les films et les épisodes de séries télévisées qu’elle

Woody Allen : Le pari de Paris

Woody Allen sur le plateau de Coup de chance © D. R. C’était impossible… Il l’a fait ! Comme le cinéaste iranien Abbas Kiarostami s’était aventuré à aller tourner Copie conforme (2010) en Toscane et Like Someone in Love (2012) au Japon, sans articuler pour autant un seul mot d’italien ou de nippon, Woody Allen signe aujourd’hui avec Coup de chance un film intégralement en français interprété par Lou de Laâge, Melvil Poupaud, Niels Schneider et Valérie Lemercier. Un thriller sentimental qui s’inscrit dans la lignée de Match Point, Scoop et Le rêve de Cassandre par son goût du mystère. C’est confortablement installé dans son canapé new-yorkais qu’il a répondu aux multiples questions que pose ce film présenté hors compétition à la Mostra de Venise qui est la cinquantième réalisation de sa carrière. Il y concrétise un amour pour la culture française qui s’est déjà exprimé dans des films tels que Guerre et amour (1975), Tout le monde dit I Love You (1996) et Minuit à Paris (2011). À